Paroisse de Saint Gorgon 

La légende raconte que Gorgon, originaire d’Irlande et fils de roi, a été précipité à l’eau, accompagné de ses six frères, par sa mère prise d’un accès de folie.
Sauvés par leur père et parvenus à l’âge adulte, les jeunes garçons se font moines.
Gorgon, chambellan de Dioclétien, martyrisé en 304 à Nicomédie, est honoré dans de nombreuses églises et chapelles, mais on ne sait s’il s’agit du même Gorgon que celui de la légende.
Le territoire porte d’abord le nom de Koko ou Cogo, obscur moine venu du pays de Galles. On trouve la première mention de Sencoko au XIème siècle.
« Au IXè Siècle Saint Gorgon ne faisait pas partie de la paroisse d’Allaire.
La charte nous l’apprend  » Cran en la paroisse de Béganne, Saint Koko qui contiennent VI villulas  » (la villula est un petit domaine rural de moindre importance que la villa). On ne saurait être plus précis : au IXè siècle, Saint-Gorgon dépendait de Béganne.
Ce n’est que plus tard que Saint-Gorgon devint trêve d’Allaire, puis commune en 1790 et enfin paroisse en 1802 .

Qui était ce saint Gorgon ? L’histoire nous dit qu’il fut chambellan de l’empereur Dioclétien qui le fit mettre à mort en 304 . Mais s’agit-il du même Gorgon ?
On peut tout de même s’étonner de voir ces saints personnages romains envahir notre pays et devenir patrons de nos paroisses : saint Gaudence à Allaire, saint Gorgon, saint Sabulin à Peillac !
Quel rapport pouvait-il exister entre la lointaine Rome et notre Broërec ? Est-ce par prosélytisme que ces évêques et abbés accoururent dans notre région ? La charte citée plus haut porte Sen Koko.
Les habitants parlent encore aujourd’hui de saint Gogo. Saint Gogo, déformation due au patois peut-être, mais n’est-ce pas l’altération de ce saint Koko nommé dans la charte… ou alors ne faut-il pas voir là un saint d’origine bretonne dont le nom aurait été déformé et que l’Eglise aurait habilement confondu avec un saint orthodoxe…

Pierre Madec écrit :  » On peut supposer une substitution lorsque le saint primitif est tombé dans l’oubli. Ce saint primitif a peut-être été une sainte, car on connaissait outre-mer une sainte Gorgon, fille du roi Brehan et mère de saint Dewi  » Un savant britannique Sir Johnson, affirma au Comte de Laigue qu’on vénérait toujours un saint Gogo à Anglesey (nord du Pays de Galles).
Tout cela corrobore l’idée qu’il ne faut pas voir, en saint Gorgon, le chambellan de Dioclétien, mais un saint d’Outre-Manche annexé par le clergé au IXè ou Xè Siècle, période de déclin de l’église celte en Bretagne.
L’appellation de de Sencoko perdure dans tous les documents jusqu’aux XVème et XVIème siècle, époque à laquelle Gorgon semble s’imposer.
Au Moyen-Age, Sen Koko fait partie des domaines appartenant à l’abbaye de Redon et est intégré à la paroisse d’Allaire.
La trève de Saint Gorgon devient commune en 1790 et devient paroisse en 1802. Sous la Révolution, les Gorgonnais se placent du côté des Blancs et le manoir du Champ-Mahé est transformé en centre d’instruction par le chouans.
En 1906, la commune fait la une des journaux lorsque des troupes se heurtent aux habitants déchaînés et décidés à défendre leur église, le 10 mars, jour des inventaires des biens de l’église.
L’affrontement fait un mort et plusieurs blessés.
En la chapelle Sainte Barbe, on pouvait voir jusqu’à Pâques 1972, date du vol, une vieille statue de saint Cado…ou Gogo, tous les deux invoqués contre les maux d’oreilles. Elle provenait de la paroisse de Saint-Gorgon et avait été amenée là, au grand dam de ses compatriotes,d’ailleurs, par Monsieur le Curé Le Cointre, premier du nom .
Il faut remarquer que Gorgon est honoré à deux dates, l’une le 25 août et l’autre le 9 septembre. Ce calendrier décalé ne démontre-t-il pas qu’il pourrait s’agir de deux personnages différents ?
En résumé, nous ne savons pas si notre Gorgon est bien celui de Dioclétien ou un homonyme d’origine authentiquement bretonne. Est-il réellement le premier titulaire de la paroisse ?
Imposé par l’Eglise, son culte n’a-t-il pas remplacé ici un modeste saint local du nom de Koko ? L’énigme reste entière. Quoi qu’il en soit, la tradition nous assure que  » s’il pleut le jour de la Saint-Gorgon, il pleut toute l’année « . Mais  » si, à la Saint-Gorgon il fait clair et beau, quarante jours après, le temps sera beau  » Décidément ce Gorgon, patron des notaires, est un personnage à ménager.

Le Champ Mahé fut un centre actif de la chouannerie. Au Champ Mahé, les chouans sont chez eux. Ce fait exaspère le responsable républicain Binel qui se déclare scandalisé près de l’administration redonnaise :  » les rebelles du Champ-Mahé, quand ils ont besoin de poisson, ne se gênent pas pour aller en ramasser dans l’étang de la Béraye  » et ceci en toute impunité ! Les républicains, furieux, se décident à lancer une grande expédition.
Dans la nuit du 10 août 1795, les soldats encerclent le manoir….Prévenus à temps, les 300 paysans réunis cette nuit-là au Champ Mahé ont juste le temps de s’éclipser dans la campagne. Il leur faut faire vite, si vite qu’ils abandonnent sur la table de la maison documents précieux et lettres compromettantes.
Les républicains peuvent alors récupérer un abondant courrier et divers comptes-rendus de première importance. Parmi les pièces tombées entre leurs mains, la délibération prise quelques jours auparavant au bourg de Saint-Jacut en vue d’élire un  » chef de campagne  » (ce fut de Sol) et un conseil de 6 membres. Les autorités ont maintenant les détails de l’organisation militaire des chouans du pays…Ils ont même les noms !
Toutes ces preuves accréditaient les rumeurs persistantes d’une tentative imminente des émigrés. En effet, le débarquement de Quiberon eut lieu 15 jours plus tard.
On n’en finirait pas de narrer toutes les péripéties dont le Champ Mahé fut témoin. Au dire des républicains, il servait de  » centre d’entraînement, de quartier général et même de villégiature pour les chouans, et les paysans ne les y laissaient manquer de rien.  » Ainsi, depuis l’époque où les pèlerins de Saint-Jacques s’arrêtaient en cette  » hostellerie « , quelle longue page d’histoire nous rappellent ces vieilles pierres !
La Révolution passée, le manoir retrouve son calme.
La famille Couëssin se disperse à Vannes, à Nantes. Les enfants le vendent vers 1860 au marquis de Chabert.
En 1880, sa veuve lègue la propriété à son filleul Louis Chéguillaume. Et cela fait plus d’un siècle que le Champ Mahé est entre les mains de cette famille, fidèle gardienne du souvenir des longues pages d’histoire qu’il a vécues.

 » L »église ancienne a été restaurée en 1962, par l’abbé Besnard, pour donner la belle église actuelle, construite sur le modèle de l’église N.D. de Lourdes à Vannes.

 

 

Intérieur de l’église

 

 

Histoire de Saint Louis et de sa fontaine à Saint Gorgon

Saint-Louis est né le 25 Avril 1214 de Louis VIII et de Blanche de Castille. A la mort de son père Louis VIII, il devient le roi Louis IX, à 12 ans seulement Blanche de Castille, sa mère assurera la régence et gardera une influence bien après la majorité de Saint-Louis.
Saint-Louis épouse Marguerite de Provence le 27 mai 1234, en la cathédrale de Sens, Ils eurent ensemble onze enfants.
Très croyant, Saint Louis veut faire de la France la fille ainée de l’Eglise. La capitale de Saint Louis, Paris, doit aussi devenir un haut lieu de la chrétienté. Dans ce dessein, Saint-Louis inaugure la Sainte Chapelle Le 26 avril 1248 dans l’île de la Cité, qui abrite les reliques de la Passion du christ.
Saint-Louis prône la justice et modernise l’administration en instaurant ce qui deviendra plus tard la Cour des Comptes, qui existe toujours !
Saint-louis s’applique aussi à la pacification de son domaine en signant plusieurs traités
Le comportement chrétien de Saint Louis s’est traduit aussi par une politique répressive à l’encontre des juifs. Cette attitude dans l’Europe du 13ème siècle était malheureusement répandue.

Saint-Louis le roi croisé. Le caractère très pieux de Saint-Louis se traduit aussi par une farouche participation à différentes croisades.
En 1244, Saint Louis tombe gravement malade et fait le voeu de partir en croisade
– en 1248, Saint-Louis dirige la septième croisade.
– en 1270, la huitième (et dernière) croisade échoue devant Tunis avec la mort de Saint-Louis. Espérant convertir le sultan de Tunis au christianisme pour le dresser contre le sultan d’Égypte, Saint-Louis s’empare de Carthage mais l’armée est victime d’une épidémie de dysenterie.
Saint Louis en meurt le 25 août 1270 sous les remparts de Tunis.
Louis IX devient officiellement Saint-Louis en 1297 avec une canonisation par Boniface VIII

Il avait la réputation de guérir les écrouelles (lésions cutanées atteignant surtout le cou) et d’être charitable envers les pauvres : il a marqué son temps par sa grande compassion envers la souffrance qui atteignait les plus pauvres et les malades, entre autres les lépreux.
Il fonde divers hospices, dont celui des Quinze-Vingt à Paris, conçu initialement pour accueillir 300 aveugles.

Saint Louis, patron de la paroisse de St Gorgon
Saint-Louis est le second patron de la paroisse de Saint-Gorgon. C’est pourquoi la kermesse paroissiale a toujours lieu le dimanche le plus proche de la fête de Saint Louis. Il a sa statue et son vitrail dans l’église. C’est à cause de son don de guérir les maux de tête que la fontaine de Saint Louis, à Saint Gorgon est fréquentée par ceux qui viennent y chercher remèdes.
Autrefois, une procession emmenait les participants de l’église jusqu’à la fontaine. La Messe était célébrée sur le terrain, suivie de la vente des
« coqs bians ».
Aujourd’hui, la Messe et la kermesse se déroulent encore sur ce même terrain.